La Turquie profite de la Grande guerre pour anéantir les Arméniens







La première guerre mondiale théâtre du premier génocide du XXe siècle

L’année 1915 commence pour l’armée turque par le désastre de Sarikamis (Plateau arménien) où la IIIe armée turque du Caucase perd plus des deux tiers de ses combattants, pour la plupart morts de froid. En février, le général Ioudénitch est nommé commandement de toutes les forces russes dans le Caucase.

Les débarquement des Alliés à Gallipoli soulage le front du Caucase et permet aux Russes d’avancer dans le Caucase : en mars, ils s’emparent d’Eleskirt, d’Agrı et de Dogubeyazıt et s’avancent vers Van et sa région.

Cherchant un bouc émissaire à cette série de désastres, le gouvernement d’Enver Pacha se retourne contre les Arméniens, rapidement accusés d’intelligence avec l’ennemi russe. Au mois de février 1915, il ordonne que les 120 000 soldats Arméniens servant dans l’armée ottomane, soient désarmés et affectés à des bataillons de travail. La plupart d’entre eux seront exécutés.
Après avoir rallié Paris à ses vues, Churchill engage une action navale franco-britannique sur les Détroits visant à s’emparer des Dardanelles et de libérer Constantinople. Le 4 mars, impatient, Churchill ordonne d’accélérer les choses.

Le 18 mars, l’escadre tente de forcer le passage, ayant appris que les forts turcs étaient pratiquement à bout de munitions. Mais tous les champs de mines n’ont pas été identifiés : à 15h15, le cuirassé français Bouvet saute sur une mine et coule. Quelques instants plus tard, c’est le tour des HMS Irresistible et Inflexible, ainsi que du HMS Ocean qui se porte à leur secours. Seul l’Inflexible parvient à échapper au naufrage ; un peu plus tard enfin, les cuirassé Suffren et Gaulois sont endommagés à leur tour. Aussi, Robeck ordonne la retraite. Ce sera un véritable fiasco.
Le 7 avril 1915, la ville de Van, à l’est de la Turquie, se soulève et proclame un gouvernement arménien autonome.

C’en est trop pour la Sublime porte. Le gouverneur militaire ottoman Djevdet Bey, beau-frère d’Enver, ordonne des massacres d’Arméniens sous prétexte d’intelligence avec l’ennemi et de désertion. Puis, le 24 avril, le ministre de l’intérieur turc Talaat Pacha publie le décret du « Dimanche Rouge » au cours duquel plusieurs centaines d’intellectuels Arméniens sont arrêtés à Istanbul et exécutés, mettant près de 1 800 000 Arméniens au ban de l’empire, point de départ de la déportation (loi Tehcir du 27 mai) et du génocide.

Le 6 mai le général Ioudénitch lance son offensive sur Van et sa région ainsi qu’en Perse, afin de dissuader les Kurdes d’intervenir et de secourir les Arméniens qui, au nombre d’environ 50 000, tentent de résister aux Turcs sous les ordres d’Aram Manoukian. Les troupes de Djevdet vont en massacrer plus de 50 000.

Malgré des renforts très importants et en dépit de 3 batailles acharnées devant Kritiya, les 6 mai, 28 juin et 12 juillet 1915, il est impossible de percer les lignes turques protégeant Constantinople. Les Anglais effectuent alors le 7 août un second débarquement dans la baie de Suvla, mais une contre-attaque turque les bloque le 10 août et le combats se poursuivent jusqu’au 23.

Sur mer, la lutte se poursuit : sur les 9 sous-marins alliés, 8 sont mis hors de combat, dont 4 français, et le sous-marin allemand U-21 coule les cuirassés HMS Triumph et Majestic.

En septembre Ioudénitch lance une nouvelle offensive sur Van et sa région : le 29 les Turcs, totalement absorbés par la bataille de Gallipoli, n’alignent que 120 000 hommes, 74 000 fusils et 180 canons. Cela ne les empêche pas de continuer à déporter et à massacrer les Arméniens. Le 15 septembre 1915 une nouvelle instruction de Talaat Pacha organise le massacre systématique de la population arménienne et des Assyro-Chaldéens : environ 1 500 000 Arméniens et 300 000 Assyro-Chaldéens disparaîtront, assassinés ou mourant de soif et de faim dans le désert syrien.

Dans ce désastre, le gouvernement allemand, allié et conseillé de la Turquie, avec 12 000 hommes sur place pendant le conflit, censure les informations sur les massacres (le mot génocide n’apparaissant qu’en 1944). La persécution des Arméniens s’étendra jusqu’en 1923. Les victimes et survivants laisseront sur place des trésors de culture, d’intelligence et de savoir-faire en tout domaine.


par Jean Eckian le samedi 10 novembre 2018
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Source : Armenews

Retour sur le syndrome albanien

 


Complexe monastique de Dadivank.


                    Albaniens (du Caucase NDLT) ne signifie pas azerbaïdjanais.


Oui, pendant des siècles, les provinces d'Artsakh-Utik de la Grande Arménie ont fait partie de l'église d’Albanie. Cette église comprenait à la fois un certain nombre d'ethnies chrétiennes sur la rive gauche de la Koura (dont seule une partie des Oudis restent chrétiens aujourd'hui) et les Arméniens de la rive droite de la Koura, représentés par Artsakh et Utik. Et c’est précisément pour caractériser la structure de l'église qu'on a parfois donné l’appellation d’Aghvank à l’Artsakh et à l’Utik.
Les Arméniens ont été les propagateurs de l'impulsion civilisationnelle dans l’Albanie du Caucase, ceux qui, les premiers ont introduit le Christianisme au Caucase, les créateurs de l’alphabet Albaniien, leur ami qui a partagé leur sort dans l’histoire. Il n’y a jamais eu dans l’histoire de la région un peuple qui ait joué un rôle culturel et civilisationnel aussi important pour les ethnies albaniennes que les Arméniens.
Malheureusement, l'arménologie a un peu bafouillé dans sa réaction aux fausses théories créées par l’Azerbaïdjan, qui consistent à considérer les Azerbaïdjanais comme les descendants des Albaniens. Mensonge absolu. Les diverses tribus prédatrices arabes, seldjoukides puis turques ont tout simplement anéanti tout ce qui est albanien et arménien, comme le font les Azerbaïdjanais aujourd'hui.
Le Catholicossat d'Aghvank a perduré jusqu'au XIXe siècle; ses véritables héritiers dans toute la région sont aujourd'hui les Arméniens d'Artsakh et d'Utik, ainsi que les Oudis dans la région transcaucasienne. Nos frères Udis, qui ont partagé avec les Arméniens le triste sort réservé aux des Chrétiens, feraient bien de continuer à prier dans les sanctuaires transkuriens (au delà de la rivière Kura ) qu’ils ont reçus en héritage, de ne pas céder aux spéculations azerbaïdjanaises et de ne pas rompre l'amitié et la solidarité séculaires.

 Il n'y a aucune trace d'Albanien ou d'Udi ethniques sur les milliers de monuments chrétiens célèbres d'Artsakh, Utik, depuis sa création jusqu'à nos jours. On n’y trouve pas une seule lettre en Albanie. En revanche il existe des monuments arméniens avec des milliers d'inscriptions arméniennes.



Source : Hilda Tchoboian

Le Camp de concentration de MESKENE.

Génocide Arménien : L’Etat Major turc publie une carte de Meskene et de Deir Ez Zor datant de 1916 Le septième volume des documents d’archiv...